[Journée nationale] Table ronde « La possibilité du travail : un changement de regard sur les personnes en situation de grande exclusion »
Posté par convergence 7 octobre 2022
Retour sur une des tables rondes de notre Journée nationale « Le travail, levier contre la grande exclusion : (Re)mobilisons-nous ! » qui s’est tenue le 21 septembre dernier à Lille.
Florent Cottinet, chef de projet à Convergence France, a animé l’une des cinq tables-rondes thématiques de l’après-midi sur la thématique « La possibilité du travail : un changement de regard sur les personnes en situation de grande exclusion ». Quatre intervenants ont témoigné de leur expérience :
- Olivier Cloëz, Chef de service de la Halte de nuit de l’abej SOLIDARITE à Lille (structure orienteuse sur le programme Premières Heures)
- Olivier Mauruc, Coordinateur emploi de l’Association HPF à Marseille (structure porteuse d’un chantier Premières Heures)
- Pauline Bondu, Responsable des politiques de rémunération et de développement RH de Franprix – Groupe Casino
- Elise Picon, Responsable du pôle santé sociale à Itinere Conseil (cabinet en charge de l’évaluation d’impact de Premières Heure en chantier)
Nous pensons que le travail est pour beaucoup un levier de remobilisation et de dynamisation de leur parcours et que toute personne peut trouver sa place dans la société… mais il faut parfois adapter les conditions. Premières Heures en Chantier et Convergence vont dans ce sens notamment pour les personnes les plus exclues. Cette table ronde a eu pour ambition de mettre en lumière comment la possibilité du travail pour les personnes les plus abimées, en adaptant le cadre d’accueil des personnes, a fait évoluer le regard et les représentations de l’ensemble des acteurs impliqués dans les programmes.
La perception du programme Premières Heures par les orienteurs et les chantiers d’insertion
Les travailleurs sociaux étaient dubitatifs à la découverte du programme Premières Heures, ils ne se disaient pas forcément que le travail pouvait être source de réparation et de remobilisation. Mais très vite, ces représentations sont tombées. Il s’agit de rompre avec l’approche par palier, de renouer avec un travail social axé sur l’autonomie et le pouvoir d’agir des personnes. Avec le travail salarié, on assiste à des transformations, des réductions des consommations, de nombreux effets très visibles sur la remobilisation des personnes. Le bénévolat pour les personnes n’est pas satisfaisant, être salarié favorise l’estime de soi.
L’accueil des programmes par l’entreprise
Le modèle Franprix [modèle d’embauche en CDI progressif, avec une dégressivité du temps en chantier d’insertion] est directement inspiré de Premières Heures, nous avons souhaité nous engager sur des actions concrètes, non sélectives et progressives en termes d’heures travaillées en magasin. Nous pensons que lorsque l’on ajuste les modalités d’intégration, on arrive à faire la place à chacun.
Au démarrage, nous avons rencontré quelques inquiétudes de la part des collaborateurs, mais le regard a rapidement changé grâce aux actions de sensibilisation. L’appui de Convergence permet de rassurer les équipes, nous savons que des professionnels sont en soutien sur les problématiques que pourraient rencontrer les salariés que nous accueillons en magasin. Ces inquiétudes du début se sont transformées en adhésion de la part des équipes magasin, et nous assistons désormais à des effets positifs de cohésion d’équipe et de fierté de participer à ce type d’action.
De gauche à droite : Olivier Cloëz, Elise Picon, Pauline Bondu, Olivier Mauruc