Le parcours de Charles, salarié passé par PHC à la Réunion

Posté par odenkey 18 mars 2024

Le parcours de Charles

salarié passé par PHC à la Réunion

 

 

Le programme PHC a été pensé à la suite de la crise du canal St-Martin en 2006 et du constat d’échec qu’elle a souligné : les Ateliers et chantiers d’insertion, outils de l’IAE conçus pour aller vers les personnes les plus éloignées, ne permettent pas d’accompagner les personnes les plus exclues, en particulier les personnes à la rue.

 

 

 

 

Parce qu’au cœur de la mise en œuvre de PHC, il y a la nécessité de comprendre qui sont les personnes en parcours pour les accompagner au mieux, nous avons choisi de mettre en lumière des trajectoires de salariés passés par PHC, que les éducateurs.rices socio-professionnel.les qui les accompagnent au quotidien nous ont partagés. Nous avons anonymisé ces éléments, l’essentiel étant de comprendre les parcours des personnes, et les solutions qui fonctionnent pour sortir de la grande exclusion.

À l’âge de 15 ans, Charles a été placé en famille d’accueil. A 19 ans, à la suite du refus du renouvellement de son Contrat Jeune Majeur, il se retrouve dans une situation précaire, alternant entre l’hébergement chez des tiers et la rue. Il déménage à 22 ans à la Réunion, sur proposition d’un ami, mais sans attaches familiales ni ressources stables. Six mois après son arrivée, il est accueilli par une association du territoire qui propose un hébergement temporaire aux jeunes de moins de 25ans ne pouvant compter sur aucune solidarité familiale, ni ressources, emploi ou formation.

À 25 ans, il décroche un CDI dans le secteur de la restauration. Il n’a pas de logement ni d’hébergement durable, alternant entre la rue et l’hébergement chez des tiers. Cette instabilité, couplée à des conditions de travail difficiles le conduisent à l’échec. A 27 ans, sans emploi ni abri, il se replie sur lui-même, s’isolant progressivement.

 

À 28 ans, Charles est repéré dans son squat par la Boutique Solidaire d’Emmaüs. Il est alors dans une situation d’urgence, sans papiers d’identité ni droits ouverts. Les travailleurs sociaux le soutiennent dans ses démarches pour obtenir une domiciliation, percevoir son allocation de retour à l’emploi et accéder aux services d’hygiène et de restauration. Il commence progressivement à s’investir bénévolement à la Boutique Solidaire.

Queleques mois plus tard, , alors que son hébergement en squat est encore très précaire, Charles signe un Contrat à Durée Déterminée d’Insertion (CDDI) dans le cadre de PHC à Saint Joseph.

L’éducatrice socio-professionnelle qui l’accompagne sur l’activité identifie qu’un des objectifs du parcours PHC pour Charles est d’arriver à sortir de l’isolement. C’est une difficulté importante pour lui, qui souffre d’agoraphobie.

L’autre objectif majeur de son parcours dans PHC est de réussir à mettre Charles à l’abri dans un hébergement stable et sécurisant. En effet, quatre mois après son entrée dans PHC, la situation de Charles se dégrade car son squat est fréquemment visité. Ces intrusions répétées génèrent du stress et de la fatigue supplémentaire. Une demande de logement social a été déposée, grâce au travail du référent social et de l’ESP. Dans l’attente qu’une place lui soit proposée, en réponse à l’urgence de la situation, l’ESP recherche un hébergement temporaire auprès d’un particulier.

Sur le chantier d’insertion, Charles poursuit son parcours. Il est décrit par ses collègues et son éducatrice comme une personne investie dans son travail, un leader positif et respectueux des autres.

A 31 ans, 10 mois après son entrée dans PHC, Charles construit la suite de son parcours : il signe un Contrat Unique d’Insertion – Parcours Emploi Compétences, ayant pour objectif de travailler son projet professionnel.

 

 

*Le prénom a été modifié