La minute interview novembre – Portrait de salarié
Posté par convergence 7 novembre 2023
🎙️La minute interview
A Lille, l’association Magdala, engagée dans le programme CVG, accueille des salariés en chantier d’insertion sur une activité de friterie sur le food truck « Chti’s Talents« . Nous y avons rencontré Frédéric Chevalier, salarié en insertion.
Je suis au food truck depuis le 19 avril 2023, en parallèle de mon projet pro. Je suis entré dans la vie professionnelle après l’obtention de mon bac, soit en 1995.
Je suis en chantier d’insertion du fait que je suis chômeur de longue durée, depuis 2019.
Quelles activités faites-vous ici ?
On prépare les pommes de terre et le service. Ensuite, on arrive sur place, nous continuons la préparation avant l’ouverture. Une fois l’ouverture faite, on attaque le service. Le service est divisé en trois parties :
- Cuisson des frites
- Services des condiments
- Encaissement
Et en ce moment vu qu’il y a des nouveaux, je les intègre à l’équipe, pour les mettre en confiance, comme on m’a mis en confiance.
Comment êtes vous arrivé sur le chantier ?
Mon arrivée au chantier c’est fait tout bêtement par une rencontre avec Anne-Sophie Lemaire, qui est une ancienne de Convergence (ou toujours) elle m’a donné sa carte, je l’ai rappelée, puis elle m’a mise en contact avec Pascal, chargé d’insertion pro, puis de là, tout a découlé : j’ai fait du bénévolat à Magdala en cuisine, puis Pascal m’a intégré au Food Truck.
Qu’est-ce que vous avez ressenti après votre arrivée sur le chantier ?
J’ai retrouvé un équilibre au niveau de ma vie sociale. Disons que le fait de travailler me permet de me lever à des heures précises avec un but précis. Ça m’a aussi redonné confiance en moi sur le fait que j’étais encore capable de me lever pour travailler. C’est vrai qu’après deux, trois ans d’inactivité professionnelle, et surtout arrivé à un certain âge, ce n’est plus aussi évident que ça de se lever et de se dire « Bon moi demain je me lève à 5h et je vais aller bosser ! » C’est vrai que le chantier d’insertion m’a permis de recroire à tout ça. Ça me permet aussi de voir que je peux parler devant les gens. Je me sens très bien au Food Truck et surtout chez Magdala, on se sent bien quoi.
Où en êtes-vous dans votre parcours chez Magdala ?
J’ai terminé mon 1er CDDI en aout, j’ai resigné le second à la même période. Le deuxième CDDI consiste à rentrer plus dans le projet pro, en lien avec Pascal. Trouver des entreprises où je pourrais faire des stages, en lien avec mes aspirations professionnelles.
Là je viens de terminer un stage au niveau de Biocoop Vert’Tige à Lille. Vu que j’ai travaillé chez Carrefour quelques années, j’aimerais bien retrouver ce boulot, le contact avec les gens, la mise en rayon etc… Mon stage était donc basé sur ces aspects.
Quel est le lien que vous avez avec vos collègues ?
Avec mes collègues ça se passe bien, il y a une bonne ambiance, on se chambre, il y a une bonne cohésion, on se prodigue des conseils. Le mélange anciens et jeunes n’est pas mal.
Avec l’équipe permanente ça se passe bien, on se chambre aussi, après c’est différent. Je mets toujours une petite limite quand même car ce sont des collègues, mais ils restent mes supérieurs hiérarchiques.
Sur quoi travaillez-vous avec l’équipe permanente ?
Sur mon parcours professionnel, sur la vie au chantier avec les collègues, mon état de santé sur le moment. C’est vrai que parfois je suis fatigué, justement on réfléchit au type de contrat qui me convient le mieux. Mais la plus grosse thématique reste sur le parcours professionnel.
Qu’est-ce que votre implication sur le chantier a nourri en termes de motivation, de crainte, de fierté ? Quels sont les sentiments que vous avez eus ?
Ça me motive pour le futur, pour retrouver un travail plus stable.
Aviez-vous des appréhensions, des craintes ?
Je n’avais jamais travaillé dans la restauration, donc savoir si ça allait me plaire, savoir si j’allais tenir la route était ma crainte. Puis en fin de compte, j’ai vu que ça allait très bien, ces appréhensions se sont effacées.
Selon vous, qu’est-ce qu’un parcours d’insertion réussi ?
La réussite en général, c’est un peu du cas par cas, déjà moi personnellement mon but n’est pas de posséder une belle voiture, une belle maison, un super travail ou on gagne des millions. Le tout c’est déjà d’être heureux dans sa vie, rendre fièr.es ses parents, le cas échéant, et de se sentir bien, avoir fait ce que l’on voulait faire dans sa vie.
Et enfin la réussite d’un parcours professionnel, c’est d’aller au bout de ce qu’était le but initial. C’est-à-dire reprendre confiance en soi, retrouver l’envie d’aller travailler, de se lever. Trouver le CDD ou le CDI qui nous a fait arriver au chantier d’insertion. C’est ça pour moi la réussite d’un parcours.