Etats des lieux du sans-abrisme en 2021
Posté par convergence 15 juillet 2021
Une étude récemment publiée par la FNSS et la FAS, alerte sur les problèmes rencontrés par les personnes en situation de rue et les acteurs de premières lignes dans la lutte contre le sans-abrisme, maraudes et Samu sociaux.
Voici les principaux résultats de l’étude Maraudes 2021 :
- 8% des ménages rencontrés déclaraient s’être retrouvés en situation de rue à cause de la crise sanitaire. 45 % d’entre eux avaient perdu leur emploi, ce qui peut être la cause de leur perte de logement et a fortiori de leur situation de rue.
- Parmi les personnes à la rue rencontrées, on retrouve une forte majorité d’hommes isolés de 25 à 45 ans (80%) avec des problématiques de santé somatique, psychique et addictologique.
- Les problèmes de santé concernent 58% des ménages rencontrées avec une forte proportion pour les problèmes addictologiques (56%), suivis des problèmes somatiques (54%) et psychiques (45%).
- Le temps d’errance a augmenté de 16 points par rapport à l’année 2020, avec 54% des ménages rencontrées en errance depuis plus de 3 ans. En outre, on retrouve une forte corrélation entre le temps d’errance et l’accès à l’hébergement, puisque seulement 17 % des ménages en errance depuis plus de 3 ans ont été hébergés la veille, contre 42 % des ménages en errance depuis moins d’une semaine.
- Le non-recours au 115 est particulièrement important. En effet 65 % des ménages étaient en situation de non-recours au 115 depuis au moins un mois, quand 44 % déclaraient ne jamais y recourir.
Ces conclusions nous éclairent sur la nécessité d’agir rapidement auprès des personnes à la rue, notamment pour prévenir le non-recours, puisque plus le temps passé dans la rue est important plus le non-recours augmente.
Il apparaît également primordial de prendre en compte les problématiques de précarité numérique dans l’accès aux services d’hébergement d’urgence. Sur ce point, l’âge figure comme un facteur d’exclusion puisque 43% des 60 ans et plus affirmaient ne pas posséder de téléphone. Dans ce contexte, difficile de recourir au 115 …
Au regard des importantes difficultés de santé identifiées parmi les personnes à la rue, il apparaît également essentiel de renforcer les compétences médicales au sein des maraudes. D’autant que seules 25 % d’entre elles bénéficient des qualifications médicales d’un·e infirmier·e diplômé·e d’État et seul 7% d’un·e psychologue ou d’un·e psychiatre.
Face à ce constat alarmant, le programme Premières Heures en chantier compte parmi les solutions. Porté par l’association Convergence France il permet à des personnes en situation de très grande exclusion, essentiellement à la rue ou en CHU, d’engager un parcours d’insertion très progressif, avec pour objectif d’accéder à un hébergement et de pouvoir intégrer un chantier d’insertion. C’est à travers la conviction profonde du rôle de l’emploi comme levier de remobilisation que nous pensons pouvoir apporter des réponses aux multiples problématiques rencontrées par les personnes en situation de rue.
Pour en savoir plus sur le programme Premières Heures, cliquez-ici